Sunday, October 19, 2008

Another day

Jusqu’à présent, Debre Sina s’est présentée à nous comme un endroit extrêmement accueillant. Tout comme à Addis, les gens semblent nous vouer un grand respect. La population de Debre Sina est habituée à ce qu’un petit groupe de farenjis arpente ses rues - ou plutôt sa seule route pavée accessible aux véhicules motorisés et ses nombreux sentiers rocailleux.

Il y a maintenant presqu’une semaine complète que nous y sommes. Toutefois, comme à Addis et peut-être de façon encore plus marquée, le temps a une façon de se défiler différente de celle à laquelle nous sommes habitués. Peut-être le soleil a-t-il un penchant pour l’Afrique et aurait décidé d’y passer plus de temps en y traçant des arcs plus grands.

On nous avait prévenu que tout ici serait différent. Je ne saurais dire si tel est le cas. Il y a bien sûr une multitude de problèmes que nous pouvons observer, mais je suis toujours très sincère en disant à plusieurs sceptiques que j’aime l’endroit.

Il est présentement presque neuf heures… fin d’après-midi… Le ciel est couvert et les nuages cachent le sommet des montagnes qui nous entourent. Nous sommes nous-mêmes en altitude – donc, pas très loin de ces nuages… Personne ne m’avait prévenu de l’immensité du décor entourant cet endroit. Notre première randonnée, dimanche dernier, s’est avérée un moment de pure extase. Ce sont les jeunes que nous avions rencontrés la veille - et qui habitent à proximité de notre compound - qui ont pris l’initiative de nous guider dans les montagnes. Ils ont fréquenté les anciens Canadiens et en ont visiblement profité d’où leur facilité à bien s’exprimer en anglais et leur large éventail de connaissances à notre sujet. Certains d’entre eux se dirigent vers le collège ou l’université alors que les plus jeunes se retrouvent dans nos cours d’anglais.

Notre compound est situé à une cinquantaine de mètres de la route principale. Nous y accédons par un passage plutôt étroit qui s’élève dans la montagne. Des marches ont été construites à quelques endroits. Il demeure plutôt ardu – pour nous – d’y marcher en sandales. Ce passage monte vers un autre sentier le long duquel habitent d’autres jeunes que nous rencontrons chaque jour.

Nous avons donc rencontré plusieurs jeunes lors de notre première fin de semaine. Il n’a toutefois pas pris de temps à des enfants beaucoup plus jeunes pour reconnaître la présence de Canadiens – en qui ils semblent avoir une confiance totale et de qui ils semblent avoir un grand besoin d’attention et d’affection. Je vais m’attarder sur trois d’entre eux – qui attirent particulièrement notre attention. Tibuko est un garçon de 10 ans, en charge de ses deux plus jeunes frères d’environ quatre ans (Tediko) et deux ans (Twodross), mais qui paraissent physiquement beaucoup plus jeunes que leur âge. Dois-je mentionner qu’ils semblent toutefois plus vieux que leur âge de par leurs actions… Ils marchent constamment à notre rencontre et se plaisent à passer du temps dans le compound. Ils ne se plaignent de rien et sont toujours souriants. Toutefois il nous a paru nécessaire de leur donner une chance de se laver et de procurer une paire de pantalons à deux d’entre eux puisqu’ils n’en portaient simplement pas. Le bébé, à peine plus haut que les marches, se débrouille relativement bien pour les monter et les descendre. Et même s’il sait très bien se relever, il se retrouve quand même, malgré lui, souvent par terre.

Ces enfants sont ceux que vous avez tous vus à la télévision – ces enfants et leurs blessures autour desquelles les mouches tournent et sur lesquelles elles vont se poser – sans même qu’ils les remarquent ou tentent de les faire fuir. C’est peut-être aussi un état d’esprit – une faculté qu’ils ont à accepter leur situation et à rester calme face à celle-ci.

Debre Sina est beaucoup d’autres choses. C’est une ville construite le long d’une route où s’arrêtent un grand nombre d’autobus et de camions et où les passagers et les chauffeurs peuvent y passer la nuit. Certains restent dans leur véhicule alors que d’autres fréquentent les hôtels. Un de ces hôtels est l’endroit où nous allons manger régulièrement – ou simplement pour prendre un café ou un thé. Cet hôtel est aussi un endroit où les clients peuvent faire appel à des prostituées qui sont aussi à l’occasion nos serveuses. Malgré que les condoms soient offerts gratuitement dans les hôtels et que les tests de dépistage du VIH/SIDA soient offerts gratuitement à la clinique de santé de la ville, les traitements sont pour la grande majorité inaccessibles. Il demeure donc que cet hôtel et les autres sont des endroits où continue de se propager la maladie. Dois-je mentionner que certains des jeunes que nous avons rencontrés à ce jour sont des orphelins du SIDA…

Debre Sina est aussi une ville vivante où les marchands et les commerces se comptent par centaines. Les voitures n’existent pas – il serait de toute façon impossible de circuler dans la ville en voiture - et leur fonction est donc remplie par les ânes. Ces derniers sont partout. Le nombre des humains est assurément inférieur au nombre d’animaux errant ou suivant leur maître dans les rues – chèvres, béliers, moutons, brebis, vaches, taureaux, coqs, poules, ânes, chevaux, chiens, chats… À proximité de notre endroit de vie se trouvent, sur la route, quelques tables de soccer sur table où se rassemblent des garçons de tout âge.

Présentement, pour le première fois depuis notre arrivée, il pleut. La saison des pluies est officiellement terminée au dire des habitants de la ville, mais apparemment, la nature en a décidé autrement. Nos cours d’anglais sont officiellement commencés. La première journée a consisté en une évaluation des étudiants pour les diviser en trois groupes. La deuxième journée s’est déroulée dans l’ordre. J’ai hérité des étudiants de niveau intermédiaire. La journée suivante, il a été très difficile d’enseigner dans une classe sans électricité sous un ciel pluvieux, à l’heure où les derniers rayons du soleil s’étaient déjà estompés et où la pluie résonnait dans la classe en s’abattant violemment sur le toit en tôle. Il semble que les cours se suivront, mais ne se ressembleront pas. D’ailleurs, que connaissons-nous vraiment des préoccupations de ces jeunes?

Ces jeunes sont comme tous les autres jeunes – ils veulent s’amuser – et savent démontrer clairement leur savoir vivre et leur sens des responsabilités, de l’entraide et du partage. Leur désir de parler anglais se justifie de différentes façons. Plusieurs étudiants intéressés n’auront pas la chance d’assister à nos cours puisque nos groupes sont complets. Néanmoins, lors de la troisième journée, une bonne quinzaine d’élèves ne figurant pas sur ma liste étaient assis sagement dans ma classe en espérant que je les garde. Désolé.

La marche vers l’école est toujours intéressante alors que vient vers nous le flot des étudiants qui viennent de terminer leurs cours. Tous les jeunes ne nous connaissent évidemment pas – certains ont à marcher pendant près de deux heures pour rentrer chez eux, mais il s’en trouve toujours quelques uns pour s’accrocher à nous et agrémenter notre trajet par des how are you? et des what is your name? La marche du retour est aussi spéciale alors que quelques étudiants insistent pour transporter nos effets personnels. Je dois admettre que je ne suis pas certain si mon expérience en enseignement peut m’être utile dans le contexte actuel – en considérant que j’enseigne l’anglais pour la première fois. Je ne connais pas non plus les habitudes des étudiants de Debre Sina. Il me reste un grand nombre de choses à apprendre.

Un grand marché prend place tous les jeudis au cœur de la ville. Tous les objets d’usage courant y sont à vendre – usage courant signifiant subvenir à ses besoins primaires. Tout ou presque est relié à l’action de se vêtir ou de se nourrir. Nous pouvons y trouver des fruits et des légumes – bananes, papayes et oranges / piments, oignons, carottes et pommes de terre. Nous sommes en réflexion à savoir si nous allons nous procurer un animal de compagnie… Sans hésitation, un âne serait mon premier choix, mais il se pourrait aussi qu’un agneau ou une chèvre vienne habiter notre cour.

Ceci m’amène à décrire notre menu quotidien. Les options sont très limitées. Les restaurants n’ont pas de menu et de toute façon, il n’y a au total que quatre ou cinq plats différents – très semblables en fait – que nous pouvons commander… on mange généralement jusqu’à ne plus en être capable pour une modique somme de cinq à dix birrs… soit moins qu’un dollar… Nous cuisinons au moins une fois par jour, mais le résultat reste souvent assez modeste… On ne réinventera définitivement pas l’art culinaire à Debre Sina…

Après quelques jours de rencontres avec des gens de la communauté, mon horaire commence à prendre forme. Toutes les activités que j’ai déjà énumérées y trouvent graduellement leur case.

En terminant, Debre Sina est un endroit que nous nous plaisons à découvrir et où nous commençons lentement à jouer un rôle. Les jeunes de 10 à 25 ans sont notre clientèle cible. Je ne saurais décrire exactement comment je me sens. Je peux observer plusieurs problèmes qui, jusqu’à ce jour, n’existaient que sur un écran de télévision ou de cinéma. Toutefois, je ne ressens aucun malaise ou culpabilité. Nous sommes ici en tant que modèles, ce qui signifie pour moi, en tant que personne qui vient échanger avec les habitants de la ville. Nous avons parfois l’impression d’être des vedettes de cinéma lorsque nous marchons et que les gens crient nos noms en nous saluant de la main droite. Malgré tout ce qui semble ralentir le développement de cette communauté, je suis heureux de voir que la pitié n’occupe aucune place parmi notre groupe et que les gens de la communauté ne s’apitoient pas sur leur sort. L’instinct est ce qui nous guide et jusqu’ici, il nous guide bien et nous pousse à bien nous intégrer et à poser des gestes que les gens savent apprécier. Au revoir!

Sunday, October 12, 2008

Le temps va trop lentement

À Addis, le temps prend son temps pour les étrangers… Je dirais même qu’il va étrangement lentement… Les heures se lisent et se disent dans une ascension qui n’aboutit pas ou presque pas… 12 heures s’écoulent du lever au coucher du soleil… 12 heures pendant lesquelles s’enchaînent cafés, fruits, pâtisseries et injera… à 1 heure, le soleil vient de se lever et brûle… l’Afrique, ce lumineux continent où tout semble être vivant… où tout semble être directement relié à la terre… Ce soleil qui éclaire, qui brûle et qui, paradoxalement, me donne l’impression que le temps est figé… sauf un groupe de coureurs et les chauffeurs d’autobus qui doivent se battre pour soutirer quelques birrs à leurs compétiteurs, tout semble arrêté… ou ne pas avoir d’autre but que de passer le temps… La technologie n’est pas tellement au rendez-vous… ni les nouvelles du reste du monde – sauf dans les quelques endroits fréquentés par les étrangers… de toute façon, à quoi bon suivre les événements? Les histoires d’ailleurs? Les gens d’ici savent bien que les caméras devraient être tournées vers eux… et ce serait à eux de saluer le monde derrière les journalistes et d’attirer une quelconque attention…

- Le temps va beaucoup trop vite ici… La journée passe sans que j’arrive à amasser suffisamment d’argent pour manger… si je le pouvais, j’achèterais des médicaments pour ma mère malade… des Bic pour l’école et des nouveaux souliers pour mon petit frère… Aujourd’hui, j’ai vu un groupe de 4 farenjis assis sur la terrasse d’un café… ils s’étendaient une crème dans le visage… ce sont les mêmes qui sont montés dans mon autobus hier… ils riaient en chantonnant bole bole… ce sont aussi les mêmes qui ont payé leur passage avec un billet de 100 birr…

En tant qu’étranger, je me dois quand même d’entretenir quelques soucis… Il faut définitivement beaucoup de courage pour poser les pieds en Éthiopie – un pays où a déjà régné la famine et un pays au cœur d’un continent où tout semble instable… J’ai délibérément choisi de me mettre en position combien précaire… qu’on m’affuble d’une étiquette de héros! Que m’arriverait-il si je ne tolérais pas la nourriture locale? Et si j’oubliais de me désinfecter les mains avant de manger? Et si je devais marcher sur une route non pavée… ou dans des excréments d’animaux… ou si des animaux décidaient subitement de me charger… Et ce ne sont pas tous les gens d’ici qui doivent se résigner au supplice des vaccins… Non, vraiment, pour toutes ces raisons, je mérite le respect!

- Je suis né en Éthiopie… Le seul pays que je connaisse… J’entends parler d’autres pays, mais je n’en connais pas grand-chose… Je connais le Canada et les Etats-Unis… J’espère qu’Obama deviendra président… parce qu’il est noir comme moi! Je suis ici chez moi dans mon pays… Je comprends que tout ne va pas parfaitement bien…mais je suis vraiment occupé… en plus de travailler, je dois préparer les repas… on mange de l’injera… je sais que dans certains restaurants, on la sert avec une multitude de sauces différentes… pas chez moi… mais je prépare les repas du mieux que je peux… Je pense à ceux qui n’ont pas cette chance… qui vivent sur les trottoirs au dépens des passants… la polio est un fléau… je sais que certains n’ont pas de maison et ne pourraient jamais faire le travail que je fais… les muscles de leurs jambes sont complètement atrophiés… ils se transportent avec leurs mains…

En fait, pourquoi serait-ce moi qui devrait avoir du mérite… non… dans le luxe et les murs qui m’entourent, je demeure un farenji… un blanc rempli de bonnes intentions, mais qui n’arrive toujours pas à s’exprimer et qui ne peut s’empêcher de ressentir un certain malaise en demandant la permission pour prendre des jeunes en photo… les photos d’enfants africains sont à la mode… dans un cadre IKEA accroché sur un mur du salon, un enfant africain reçoit toujours beaucoup d’attention… On les aime aussi en noir et blanc… ces enfants savent apporter du contraste à une photo… Je me demande qui, entre eux et nous, sait le plus apprécier les couleurs…

- J’habite dans une maison… qu’il me faut entretenir très souvent… surtout durant la saison des pluies… les murs absorbent l’eau et menacent constamment de s’écrouler… on a l’électricité, mais on partage la même eau avec nos voisins… c’est avantageux de vivre dans la capitale… Aujourd’hui, 4 farenjis sont montés dans mon autobus… quand ils sont descendus, j’ai vu des enfants les encercler… Ils les ont pris en photo et se sont acharnés à leur poser des questions en anglais… Est-ce qu’ils ne savent pas que l’anglais n’est pas notre langue?

Pour l’instant je suis encore léthargique dans une ville où je n’ai que tellement peu d’opportunité de m’investir ou de m’intégrer… sauf bien sûr avec tous les autres étrangers… les libertés sont limitées pour des raisons de sécurité… toutefois, où sont les feux de circulation? Ou les traverses pour piétons? Y a-t-il au moins des panneaux d’arrêt? Pourquoi les portes des minibus semblent-elles sur le point de tomber? Et les sièges des taxis se déplacent-ils à l’intérieur même de la voiture? Et pourquoi devons-nous pousser le 4x4 fourni par notre organisation? Est-ce que je deviens exigeant… ou ai-je seulement hâte d’entrer en action?

- Mon autobus est relativement vieux, mais il fonctionne bien… les fenêtres et les portes s’ouvrent et se ferment très bien… Les sièges sont confortables et les revêtements des sièges viennent d’être remplacés… il y avait un spécial sur le rose… Ce n’est pas un travail facile… Les autobus sont tellement nombreux et je me dois constamment d’attirer les gens dans mon autobus… c’est mon salaire et la survie de ma famille qui en dépend… Heureusement, on n’est pas obligé d’arrêter aux intersections… le temps est critique…

Manger demeure notre principale activité – sans même attendre d’avoir faim… sans se soucier du budget… Et pour prévenir quelques problèmes de digestion reliés à la nourriture locale, existent des restaurants italiens, portugais et asiatiques… j’aurais quand même bien besoin d’une poutine… et je prendrais bien une photo du menu s’il s’y trouvait une erreur… ‘poutin’… pas de cadre pour celle-là toutefois…

- Je suis en charge de la nourriture pour ma famille… J’ai presque toujours faim et ma mère se doit de bien manger… c’est ce qu’a recommandé le docteur… elle l’a rencontré il y a plusieurs mois… elle a subi un test de dépistage du VIH… son résultat était positif… ici, on sait que les personnes infectées sont condamnées à mourir à court terme… mais il ne faut pas parler de cette maladie… c’est une infection transmise sexuellement… mon père est mort de cette maladie… mais il a toujours été fidèle à ma mère… ma mère aussi… mes parents ne sont pas comme beaucoup d’autres adultes… ils savaient ce que c’était et comment s’en protéger… mais un jour, mon père a entendu des cris chez la voisine et est allé voir ce qui se passait… il y a trouvé un cambrioleur qui l’a entraîné dans une violente bagarre… mon père a subi de sévères coupures – tout comme le voleur… pas de chance… il a ensuite infecté ma mère car dans les semaines suivantes, il a obtenu un résultat négatif lors d’un test pour dépister le VIH… il lui manquait cette partie d’information – le temps que prend le virus pour se répandre et que prend le corps pour se défendre…

Je ne peux non plus m’empêcher de remarquer l’odeur… mélange de poussière, d’excréments d’animaux, d’égouts et d’un mélange d’essence et d’huile s’échappant des voitures… Si on s’y mettait tous ensemble, cette ville pourrait rayonner de propreté…

- Lorsque mon autobus tombera en passe, ce sera sa fin… je dois admettre qu’il a déjà subi plusieurs réparations… j’ai seulement 14 ans et je devrai trouver autre chose à faire… je devrai donc abandonner la carcasse de mon autobus sur le bord d’une route… en vendre quelques morceaux peut-être… je suis très fatigué et si ce scénario se produit, je devrai tout faire pour trouver une autre source de revenus car ma mère va de moins en moins bien… mais pour l’instant, j’ai hâte de rentrer chez moi pour l’embrasser, de sentir l’odeur qui caractérise mon endroit de vie… tant que la vie en fait partie…

Demain, on part vers Debre Sina en espérant pouvoir y faire quelque chose de positif…

Thursday, October 2, 2008

Thursday morning



What is going on here? What time is it? What are we doing? The time definitely goes slower here… Monday, we realised that we had only been here for 48 hours and we all felt as if we had experienced so much already… Tuesday and Wednesday are no exception and were pretty interesting!

So today should be the 22nd day of the first month of 2001… and the time… it doesn’t really matter… I would say that it’s time for us (the two girls and me) to get to our working community… We are not sure what we are doing here in this capital… like tourists… always taken to the best places, the best restaurants… and most of time driven in our UN style 4x4… At least, this car is not the most luxurious in the world since we often have to push it to start the engine… The last time we had to do it, we were on a mountain close to a huge christian orthodox church where a ceremony was going on… We were 7 people total… 5 canadians and 2 ethiopians who left us for about an hour to go visit a museum - connected to the church and the king Menelik the 2nd… They had to pay 3 birr to get in (about 0,30$) and it would have been 60 birr for us… so we were waiting… and our car was surrounded by a group of kids… at one moment having fun practicing some basic english phrases – and at some other moment, begging for money, chocolate or a pen… This was… an experience – being there sitting comfortably while these street kids and sick people were there – barely surviving… We had to get off the car to push – surrounded by a crowd of people helping us / blocking our way…

So we are having a great treatment… Everything is made to make us have the safest time in the city… Actually, it is not that enjoyable since we can’t even take initiative and take any decision by ourselves… This is why I can’t wait to leave this place and to get to the smaller community and start to connect to some people… I have been alone by myself only a few times and each time, I had some interesting talks with some local people… I only wish I had more…

On Monday, our program seemed pretty simple – bank, Internet – but took us almost the whole day… We changed some money at the bank – and tried to find some Internet place… We could finally get some connection at the 3rd place… We had our first injera… which was really good but a little bit messy for me… trying to eat with my right hand… I can only get better! This evening, we went to a place called ‘Le bateau ivre’… a place of farenjis… almost only foreigners working or living in Addis… it was a jazz bar where almost everybody knew everybody and where I tried some ethiopian beer… We had the chance to talk to many humanitary workers, soldiers, travelers or business people… people from Portugal, Germany, France and some other places… was it still Ethiopia? I guess so but we could have been in any other city as well…

I could understand a few more things about Ethiopia in general… about the use of their famously legal drug called ‘chat’… which is legal in only 5 countries… the process is to chew on the leaves for hours to feel some effect… and I heard that about 10% of the expenses of the people go for this drug… that it is cheaper to import some cereals than to buy them locally… because everything here depends on the weather… there is no real control on the production… and also about flowers… which is a new trading product… what a great idea… (you may feel some sarcasm…)

On Tuesday, we visited the EDA offices… this is the organisation that we will be working for… we had a presentation on what it is doing by the executive director himself… how it started, the projects, the challenges, the achievements, the expectations they have for us, the long term objectives… EDA is sponsored by different canadian organisations and all their efforts go directly to the people… (I recommend to google them for more details) they approach the same topics that I mentioned earlier… gender issues, HIV/AIDS, women empowerment, life skills, education, health… they build schools and teach the kids that couldn’t afford it, clinics and all kind of centers where people learn enough to get a job and to stay healthy…

After this, we’ve been to Entoto… (where the big church is) and finally came back home… to absorb all we had seen this day… and the days before… I was asked where I would want to eat and chose the portuguese restaurant… I had no idea what it really was – how good it would be – and how disconnected from the rest it would be… This restaurant is situated on the top on one of the hills surrounding the city and we were taken there by a portuguese guy (in his luxurious mitsubishi 4x4) that is starting a business in Addis… should I mention that most of people drive trucks in a city where a very low percentage of the roads are paved… the other ones are very very bumpy! he plans to import the best products – cheese, wine, port wine, etc. – so of course I ordered some bacalhau com natas but they didn’t have some so I had to make a huge sacrifice and ask for bacalhau a bras… This is not that important, but our bill went up to 1300 birr… about 130$ for 6 people… it is not that much… but when we thought that a big part of the population make less than 10 birr a day, we were not sure how much enjoyable it was to be there…

I was asked what I wanted to do after and heard that there was a shisha place… moroccan place… we went there and had this great tasting apple flavored tobacco that always turn into a licorice taste… still, it was a nice place, but soon, I needed to have some ‘fresh air’ outside… I guess I had had enough for this day…

Yesterday, we went to one of the 4 places where EDA has its projects… in a place called Akaki Kality – an industrial area – just outside the city – where a lot of people come to work in textile factories… There are a lot of families living there and also a lot of men coming from the countryside to work so they are away from home… one of the main factors of the spreading of HIV…

So EDA has a school, a clinic and a few other programs… The first thing we actually did when we arrived there was to pick some passionfruit and eat them… they were just perfect! Like all the fruits we had so far… and the avocado juice I had once again this morning! Then we met the staff – great warm people – and visited the school first… grade 1 and grade 2 classes take place in the morning… the age of the students vary a lot… but one thing that didn’t vary was their smiles… It is still hard to describe how we felt to be introduced to them… What should they think about us… What are we... Anyway, they tried to impress us when their teacher asked them different things in amharic and all the students raised their hand at the same time…

After, we went to a clinic… which was a little more shocking for me… to hear about what the government allow them to do and not to do… the medicine they have… and that the people have to pay to get there – if not, it would be to crowded… They set the price at 3 birr for an appointment with the physician… only 3 birr… how many visits did we eat at the portuguese reataurant? The price starts at 10 birr for an appointment with the doctor…

I had many questions to ask but quit very fast… I wanted to know more about polio – a disease that so many people we see on the streets have… a disease that as a canadian I was vaccinated for when I was born… here so many people seem to have it… and they don’t have access to any treatment or at least an other place than the street to live in… most of them just can’t move since their legs are totally destroyed… and here comes the image of the iceberg… what we see is always the smallest part… I was wondering if this country had a plan to get rid of this disease… the doctor said that there was a big campain going on to immunize all the kids… we wanted to know since when this had started… and then it got confusing – we couldn’t really have a clear answer and we were told that it had been going for maybe 40 years… or so… but this doesn’t match with what we see… then we were told that there is another type of the same disease coming from other countries…

In the afternoon, in our truck, we went to the italian piazza… a place that kept some italian inspiration… mostly shoe stores and jewelleries… that contrast probably too much with the living condition of the people met in those streets…

I was totally exhausted yesterday… We already saw almost all the clichés about Africa… the kids running after a truck begging for anything they can get… and all the other ones… I still feel really good being here – these people are still so welcoming to us – always nice – so respectful and polite – the weather is perfect so far… this is actually spring – the best time of the year to be here… I was looking for a book in some bookstores – the little prince in amharic version – but coulnd’t find it… (actually, our two project managers also used to collect this book in different languages…) I just know that this place is crowded with so many little princes and little princesses – who will probably be as useful for me as I will be for them…

We’re leaving to buy some food and some other stuff in a few minutes… tomorrow, we will finally leave this capital city – and arrive on Saturday in our community where our presence will start to make sense…

To be continued…